Au pied de la lettre
Tirant parti des expressions idiomatiques pour remettre en question le langage et sa subjectivité, la série Au pied de la lettre s’attache au sens plus large à notre relation à l’autre et à la réalité.
Métaphorique par essence, les expressions idiomatiques déforment le sens habituels des mots pour créer un nouveau signifié. Là où Magritte dénonçait la « trahison des images », la photographe met en exergue la trahison des mots en s’appuyant sur le langage photographique et le caractère universel de l’image pour réduire ces idiomes à leur expression littérale avant de leur attribuer un nouveau signifié.
Petits récits en elles-mêmes, ces expressions prennent un nouveau tournant pour aborder des sujets variés, notamment l’identité, la perception par autrui, la dépression, mais aussi l’incidence du mode de vie moderne sur la nature ou la psyché.
Empruntant résolument au surréalisme, elles s’inspirent du conscient comme de l’inconscient de la photographe et s’agencent au sein de compositions soignées et colorées, créées sans l’aide de l’IA.
Du fil à retordre
Écoutez le conflit, qui bourdonne sans cesse en toile de fond.
Il s’est installé là, dans les méandres de votre cerveau, et il vous empêche de dormir quand viennent les petites heures de la nuit.
Qu’est-ce qu’ils manigancent ? Et comment allez-vous répondre ?
Qui se souvient même de ce qui a déclenché ce conflit ? Il est vivant maintenant, et il occupe toute la place. Vous ne voyez plus le monde qu’à travers son prisme.

Se mettre au vert
Amenuisement de la biodiversité, réchauffement climatique, chute drastique de la population d’insectes…
Et si bientôt, l’expression Se mettre au vert ne revêtait plus de sens concret ?

Chou vert et vert chou
La mini-série Chou vert et vert chou explore la perception d’autrui.
Assez souvent confondue avec deux amies, la photographe s’interroge sur les mécanismes de reconnaissance qui permettent à chaque personne d’identifier les autres par opposition à l’appréhension de soi en jouant avec les images renvoyées par les miroirs.




Tête d’ampoule

Petites bulles de mémoire enfouies qui remontent à la surface de la conscience et transforment une expression péjorative en image colorée et ludique à travers un processus cathartique inconscient.
Du pain sur la planche

Du pain sur la planche remet avant tout en question notre style de vie moderne : pourquoi et comment nous plaçons-nous sciemment dans des situations absurdes et insolubles, sur le plan professionnel comme personnel ? La photographe tire en outre ici parti de l’accumulation pour nous pousser à nous interroger sur la consommation et ses excès.
Marcher sur des œufs
Si l’expression Marcher sur des œufs désigne généralement une attitude particulièrement précautionneuse, dans un contexte de changement climatique, cette image s’appuie sur le sens littéral de l’idiome pour mettre l’accent sur la prudence dont nous devrions faire preuve envers notre environnement : si nous souhaitons freiner l’amenuisement constant de la biodiversité, peut-être faut-il réfléchir à deux fois avant de marcher sur ces œufs…
Entrer comme dans un moulin

Si Entrer comme dans un moulin désigne généralement un endroit dans lequel il est facile d’entrer, la photographe utilise ici le glissement sémantique vers un endroit populaire pour réfléchir sur la manière dont notre environnement, la société et ses modes influencent notre identité.
Les yeux de merlan frit

À l’origine désignant le regard outrancièrement amoureux, l’expression fait aujourd’hui plus souvent référence à l’étonnement ou à l’incompréhension.
S’inpirant de ce glissement sémantique, l’image brouille les notions de sujet animé et inanimé pour suggérer l’abattement voire la dépression.
Chou blanc

Si Faire chou blanc signifie « échouer », la volonté de tout contrôler n’est-elle pas elle aussi vouée à l’échec ?
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